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08/12/2009

LA RECHERCHE PETROLIERE AU MAOC:LES QUATRE "T" QUI ONT FAIT REVE LES MAROCAINS

            

Qui de nous, marocains,  n’a pas cru à la possibilité d’existence sous le sol marocain de gisement de pétrole ou de gaz naturel à l’instar de nos voisins algériens, tunisiens et récemment mauritaniens ? Le Maroc est l’un des premiers  pays arabes et africains où fut découvert le pétrole, bien qu’en faible quantité malheureusement et cela dès 1918 à Jbel  HAMRA et en 1934 à Jbel TSELFAT. Le Maroc produit donc du pétrole, quoique en petite quantités, depuis 1935  . 

La découverte du pétrole reste le rêve de tous les marocains et les ministres qui se sont succédé à la tête du département de l’Energie et des Mines, avaient entretenu longuement ce rêve : d’abord ce sont les schistes bitumineux qui ont été porteurs d’espoir. Les localités de TIMAHDIT (20 milliards de tonnes ), TARFAYA ( 73milliards de tonnes ) et TANGER dont les resserves sont modestes, en constituent les gisements les plus importants. Les deux premières localités à elles seules ont des réserves de 6 milliards de tonnes de pétrole compte tenu de 7,3% d’huile pour TIMAHDIT et un taux de 5,3% pour la localité de TARFAYA . Les chiffres annoncés semblent prometteurs et ahurissants. Les spécialistes se sont mis à l’œuvre pour l’exploitation de ces gisements. Une méthode d’exploitation a été inventée par les ingénieurs marocains : elle s’appelait T3 ; les trois T représentent les premières lettres des villes cités plus haut. Une  unité de pyrolyse a été inaugurée au début des années quatre-vingts. La première goûte d’huile issue de ces roches a été médiatisée à outrance . Malheureusement, le projet a été abandonné car les spécialistes ont montré, après de longues années de labeur, que le prix d’un baril de pétrole obtenu par pyrolyse des schistes vaut quatre fois le prix du pétrole brut disponible sur le marché international .

Un " no man’s land"  temporel  dans le domaine de la recherche pétrolière, qui a duré  une décennie, s’en est suivi. Ce n’est qu’en 1991, juste après la guerre du Golfe,  qu’un code spécifique aux hydrocarbures vit le jour. Mais personne n’y crut vraiment et les plans quinquennaux qui se sont succédé placent la recherche pétrolière au dernier volet de la politique énergétique. A cause de sa rigidité et de son opacité le code n’a pas attiré beaucoup d’investisseurs. Les responsables marocains commencent à comprendre que le pétrole n’est pas pour demain. Il  fallait donc diversifier nos modes d’approvisionnement  et développer les autres filières énergétiques : les énergies renouvelables et l’option nucléaire. C’est a ce moment là qu’on a  commencé à introduire  quelques  notions modernes de gestion en matière   d’énergie :  incitation à l’économie d’énergie par la lutte contre le gaspillage,  et tentative  de développement   de modèles énergétiques ( modèle de demande, planification du bois- énergie  équilibre offre demande, modèle d’interaction énergie-économie ) pour utiliser les ressources nationales à bon escient . Enfin on assiste à l’affinement des structures d’intervention de l’Etat dans le domaine énergétique. Trois organismes furent créés : l’ONAREP, CDER et le CNESTEN

Cependant, un retour en force à la recherche pétrolière s’est fait sentir. Car les énergies renouvelables n’avancent pas (part de 0,24%). Et l’option nucléaire qui nécessite  une technologie sophistiquée et des investissements  de nature capitalistique,  demeure bloquée. La production hydroélectrique est aléatoire dans un pays semi-aride comme le Maroc. Même les modèles énergétiques qui devaient nous baliser la voie pour l’élaboration d’une vraie politique énergétiques, et utiliser à bon escient  nos ressources énergétiques,  n’ont jamais vu le jour.  Donc il fallait redynamiser la recherche pétrolière . 

C’est ainsi qu’un autre code des hydrocarbures a vu le jour en l’an 2000. Cette fois-ci les sociétés internationales sont à l’honneur et des encouragements attrayants  leur ont été accordés. 

Et en particulier c’est dans le cadre de ce code, que les permis de recherche ont été attribués  à une société américaine LONE STAR ENERGY  à TALSINT ;  petit  faubourg  du sud marocain  qui allait devenir la localité la plus cité dans la presse nationale. Par hasard la  première lettre de la localité est un "T" . Les indices sont prometteurs . Et les opérations de forages ont vite commencé. Dans un premier temps,  le secret total a été bien conservé si ce n’est  la curiosité des habitants de la localité qui voient arriver chez eux une armada de camions et d’engins hors du commun .  Le site est cadré militairement et personne n’y rentre sans autorisation préalable. Les supputations vont bon train. Puis ce sont quelques  journalistes téméraires qui ont pris dessus pour informer  leurs lecteurs de ce qui est en train de se préparer dans le domaine de la recherche pétrolière. C’est pour la première fois que les marocains ont entendu parler de la recherche pétrolière et qu’il y aurait une forte chance de trouver  du pétrole chez nous. Le pays recèle donc des potentialités en hydrocarbures qui pourront être mises en évidence grâce au développement extraordinaire des technologies d'exploration pétrolière

 Le Ministre de l’époque a confirmé  à travers les médias que le Maroc  serait en passe de devenir un grand producteur de pétrole et de gaz naturel. Il avait même avancé des chiffres sur les réserves potentielles. Ces chiffres ont été versatiles et n’avaient aucun fondement technique et économique crédible. Il avait même annoncé une probable date d’exploitation. Quelques mois plus tard les marocains ont dû déchanter en apprenant que  la société  chargée du forage  a des difficultés financières insurmontables, du moins c’était la raison officielle, et a dû abandonner la partie. Les marocains ont fait de beaux rêves, le réveil a été choquant , mais le choc est  vite oublié après  le départ du Ministre de l’époque .  

L’on se demande maintenant,  y-a-t-il  vraiment du pétrole chez nous au Maroc ? D’après le Ministre  actuel de l’Energie et des Mines nos partenaires actifs actuellement en offshore sont optimistes.  Et l’on commence de nouveau à parler d’une question de temps pour annoncer la nouvelle . Le peuple marocain attentif et crédule risque de déchanter pour une troisième fois .

 

                                                   Omar Elfetouaki

                                                 e-mail: elfetouaki@gmail.com

                         

 

 

 

16:44 Publié dans énergie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : étiquette, marque, bride

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