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23/02/2005

La guerre des produits pétroliers au Maroc aura lieu dans cinq ans


Le 1er juillet 2002 marque le début du démantèlement des droits de douane appliqués aux produits pétroliers raffinés importés. Le Premier Ministre a tranché et mis fin à une polémique qui a opposé le raffineur et les distributeurs. C’est un démantèlement progressif qui devra aboutir en 2007 à un taux de droit de douane de 10% au lier de 17,5% actuellement . Après cette date fatidique, les distributeurs seront libres d’importer une partie ou la totalité de leur besoin en produits pétroliers et pourront ainsi diversifier leurs fournisseurs. Le Maroc, en franchissant ce pas a tenu ses engagements envers l’Union Européenne et l’O MC .
Les distributeurs et le raffineur, chacun en ce qui le concerne ont défendu, tambour battant, leur point de vue à travers la presse nationale. Les uns prêchent le démantèlement progressif des droits de douane et affichent une euphorie prématurée, l’autre reste figé sur sa position et défend le maintien du statu quo jusqu’en 2007.
L’Administration de tutelle qui devrait faire un effort de communication, elle aussi, pour expliquer sa position qui n’est autre que celle des contribuables et essayer de désembourber ce dossier une fois pour toute, se délecte en lisant ce que d’autres ont écrit et se résigne à un mutisme inexpliqué. Peut-être garde-elle par prémonition le vieux réflexe qui consiste à ne pas voir et à ne pas parler de ce qui dérange ?
Certes, le compromis est difficile à trouver, les intérêts des uns et des autres sont «énormes et interdépendants : toute perte de la Samir constitue un gain pour les distributeurs et tout manque à gagner pour ces derniers représente un profit pour le raffineur. C’est une sorte de vases communicants. Le marché marocain des produits pétroliers est connu et tend vers une stagnation structurelle ; tout augmentation de marge au profit des distributeurs ne peut s faire qu’au détriment du consommateur, étant donné que la caisse de compensation n’assure plus un rôle de régulateur. Cette dernière avait masqué depuis des décennies la réalité des prix et par conséquent l’interdépendance des différents acteurs du secteur des hydrocarbures. Sans une libéralisation des prix ce problème se compliquera davantage en continuant à protéger un outil de raffinage cher et hautement polluant pour le pays. Des solutions de replâtrage de la structure des prix etc. ne font que reporter encore l’échéance. Si aucune solution adéquate n’est pas apportée, le problème restera en suspens et sera transmis aux générations futures.
Rappelons que la Samir a profité d’une protection tarifaire de cinq ans 1997-2002 , mai n’a pu honorer ses engagements quant aux investissements qu’elle aurait dû faire, pour l’installation d’un hydrocraker qui permettra de faire face à la qualité et aux normes européennes .
Quoiqu’il en soit, l’Europe ne sera jamais rattrapée en temps réel, en matière de normes. Le même argument de dire ‘’qu’on a bien fait de ne pas investir dans l’hydrocraker qui serait actuellement vétuste et dépassé ‘’ restera indéfiniment valable du moment que l’innovation technologiques va plus vite notre décision d’investir ou de ne pas investir. Le raffinage n’est pas consubstantiel à la distribution des produits pétroliers au Maroc et ne représente pas fatalement une industrie qu’on doit protéger. Par contre on doit développer notre tourisme, notre agriculture, notre artisanat et exploiter nos phosphates à bon escient voilà nos vrais intérêts économiques qu’on doit protéger.



16:40 Publié dans énergie | Lien permanent | Commentaires (0)