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21/03/2005

Une drôle de direction ( suite et fin)

Evidemment, le petit chef ne reçoit jamais ses cadres et d’une manière générale, le personnel de la direction ; par peur d’ouvrir la porte du dialogue et créer un antécédent grave. Et demander à le voir est un sacrilège. Et quant quelques rares cadres téméraires demandent à le voir ; la secrétaire se sert de la même rengaine pour répondre au téléphone : le calendrier de M. le Directeur ne le permet pas, on vous rappellerait quand il aura un peu de temps à vous consacrer. Apprenez cher monsieur qu’en management moderne, le temps accordé par le Directeur a ses cadres et à son personnel est très important, si ce n’est l’essentiel de ses préoccupations . Il y a des cadres qui attendent plusieurs mois avant d’être reçus. Et quant il lui arrive de recevoir un cadre, il monopolise la parole de sorte que celui-ci ne puisse rien dire. Il parle de tout sauf du travail. C’est un comportement anachronique qui se produit au XXIième siècle. Comme cela paraît désuet !!!
"Au centre de la toile admirablement tissée sur la Direction 'l’araignée administrative'gobe tout gêneur qui viendrait se perdre dans ses'rets' ". Tout ce qui a trait à la modernité et partant au changement, relève des idées utopiques, et laisse croire au chef que son déclin est entamé. Même l’égérie de ce fatras sombre dans l’amertume et n’arrive plus à inspirer "l’élite de la direction" sur les grandes idées d’ouverture aux divers changements de leur environnement. La direction et ses collaborateurs ne voient de l’immensité des nouvelles techniques de la gestion moderne que ce que voit une grenouille se trouvant au fond d’un puits à laquelle on demande son avis sur la dimension du ciel . Evidemment la grenouille ne voit du firmament que la dimension représentée par la petite ouverture du puits .
Il faut dire que compte tenu de l’expérience que le petit chef a acquise durant ses longues années de travail dans le même poste, il reste, aux yeux des Ministres qui se sont succédé a la tête du même département, "un expert" indispensable à la bonne marche du service. Cependant, avec un minimum de discernement, on peut aisément remarquer que c’est une expertise trompeuse qui cache des revers pouvant devenir nocifs à la lourde responsabilité du Ministre. Les mêmes idées sont ressassées, les mêmes plans de développement économiques reproduits, la même stratégie"relookée" et partant les mêmes erreurs se perpétuent indéfiniment. Et quand les idées ne se renouvellent pas, les structures se sclérosent et la routine prend dessus.
Dans cet embrouillamini, les groupes se distinguent en filigrane. Force est de constater qu’il n’y a pas de place pour tout le monde dans ce Far West. L’obédience s’installe au détriment de la compétence. Dans ce pot-pourri, personne n’est à sa place . Chacun des membres exerçant dans cette Direction est effectivement encellulé à tout jamais dans une classe, comme dans une race. Le malaise s’accroît du fait qu’à l’évidence, les décisions sont mal prises parce qu’elles sont prises dans la confusion.
Dans ce cas d’espèce, la déshérence constitue un risque hautement plus sérieux pour l’immobiliste patriarche qui craint de voir l’affaire s’effeuiller entre ses mains . Le compte à rebours défile désormais à toute vitesse et risque de prendre de court les acteurs de cette mascarade . C’est une question de temps. Le départ du petit chef, si départ il y aura, fera pas mal d’orphelins désorientés qui ne sauront plus quoi faire. Chacun de ses proches collaborateurs a eu la promesse secrète de lui succéder. Le petit chef, bien-pensant, ne manque jamais l’occasion de les présenter à la hiérarchie, tout un chacun, comme son possible futur "héritier". Il faut une dose collective de raison, au de-là de la normale, pour accepter le traumatisme dont on ne voit ni la fin ni les effets ; mais exclusivement les profiteurs et les prévaricateurs qui gravitent autours de "l’astre noir" de tout le département, que représente le petit chef .

Omar ELFETOUAKI