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15/03/2005

Une drôle de Direction ( première partie)

« Invente et tu mourras persécuté comme un criminel ;
copie et tu vivras heureux comme un sot »
BALZAC

Ma carrière dans l’Administration se prolonge bon an mal an, et commence à toucher à sa fin. Je voudrais à travers cet écrit livrer à l’ensemble du personnel de l’Administration Publique, un modèle de Direction dont les responsables imperturbables avaient contribué et continuent à paralyser, voire même à bloquer, la bonne marche du service public. Cet écrit représente un certain nombre de réflexions, fruits d’une longue expérience, enrichies par des idées glanées à l’occasion des discussions, quelques fois passionnées, entre collègues des différents départements. Je décline toute responsabilité quant aux ressemblances, que certaines personnes pourraient ressentir en lisant cet article. Car ce ne sont pas les personnes que je critique, c’est une organisation que j’essaie de décrire .
Le modèle de Direction en question, est gérée comme bon semble au chef qui en détient le pouvoir absolu. De temps en temps une main chaude pleine d’hypocrisie est tendue à ses interlocuteurs et collaborateurs pour dissimuler ses vraies prétentions. Il croit, d’une manière péremptoire, incarner la grandeur de la puissance publique.
Qui de nous n’a pas rencontré, au moins une fois dans sa vie à l’occasion d’un service public, ces potentats, bien décidés à n’en faire qu’à leur tête, jusqu’au jour de leur retraite ? Jamais le diable n’avait rencontré d’aussi aimables serviteurs. Ils se sont taillés un empire bâti sur un sable mouvant. Ils en jouissent. La communication, dans les deux sens est bloquée. Et quand cette énergie humaine qu’est la communication circule mal, elle stagne à mi-chemin de la hiérarchie, elle se cristallise dans la tête du potentat qui se comporte comme un petit chef qui croît détenir, de cette façon là, le savoir universel. Dans ces remparts cloisonnés, les textes réglementaires sont mis de côté. Faute d’itinéraire balisé par les techniques de management moderne, l’on confectionne des méthodes obsolètes et l’on privilégie la léthargie sur le mouvement, l’absence de réflexion sur l’imagination fructueuse, le passé sur l’avenir . L’intelligence humaine est sommée de s’endormir. Jamais la Direction n’a pris l’initiative d’aider les responsables, de l’administration centrale et des délégations, à connaître leur métier. L’on comprend pourquoi leur ignorance perpétue le système bureaucratique. Seul le petit chef peut se connaître dans le savant chaos qu’il a organisé ; comme ces commis qui sèment avec talent le désordre, lequel les rend indispensables. Le détail submerge les esprits : On ne traite pas un dossier on le suit, on le classe et on écoute "la voix de son maître", quelle admirable expression ! L’essentiel passe inaperçu. Les responsables et les cadres ne savent pas, de part leur éducation, refuser au boss ses faiblesses. Aussi avaient-ils, par une étrange illusion, décliné lentement vers l’abîme tout en croyant émerger. Avec son comportement, le petit chef reste l’unique ressentiment de tout le personnel.

à suivre.......



omar elfetouaki